Lorsque nos élèves s’inscrivent en formation initiale, nous n’avons de cesse de leur dire qu’ils poussent une première porte, vers des centaines d’autres connaissances en Yoga.
Bien souvent la magie opère, et on peut se sentir frustré.e de ne pas en savoir plus. En effet, Yoga Alliance International impose la répartition des enseignements et des thèmes. Par exemple, 25h de technique d’enseignement, 30h de philosophie, et seulement 20h d’anatomie. On se rend très vite compte, que quand on travaille avec et dans le corps, c’est bien trop peu.
La majeure partie du temps, et c’est tout à fait normal, les centres de formation ne peuvent pas passer plus d’une demie journée sur la théorie des enseignements des pranayamas, de la philosophie et de la méditation quand elle n’est pas totalement balayée du programme. C’est trop peu pour se sentir légitime, et le manque d’expérience nous freine dans l’enseignement.
Et puis, il y aura forcément ce module qui va te plaire plus que les autres et que tu auras envie d’approfondir jusqu’à te spécialiser. Et à contrario, celui que tu auras moins aimé, et mis de côté mais qui forcément te rattrapera, quand il sera question d’amener les élèves dans une pratique plus avancée ou d’accueillir des élèves blessés.
Que tu sois jeune diplômé.e, que tu n’aies encore jamais enseigné ou que tu enseignes depuis plusieurs années, une formation avancée (300h) va te permettre de définir ta couleur, ton style et de continuer à inspirer tes élèves en leur amenant de la fraîcheur, de la technique et des connaissances au delà de la seule pratique d’asanas.
1. Entretenir la flamme

Patanjali le dit lui même, il faut des heures de pratique assidue sans perdre notre enthousiasme .
14 sa tu dirgha-kala-nairantarya-satkara-adara-asevita drdha-bhumih
« Pour acquérir des bases solides dans notre pratique, nous devons pratiquer pendant longtemps, sans interruption, avec foi et enthousiasme, et dans une attitude de dévotion. »
On a tous connu ce moment où en tant que jeune prof, nous allons accumuler des heures et des heures d’enseignement, en délaissant totalement ou presque, notre pratique personnelle. Ou bien, même si on pratique en autonomie, on s’octroie rarement le temps de prendre des cours avec d’autres professeurs, car on enseigne tous au même moment !
Et pourtant, il est primordial de continuer à apprendre des autres enseignants, qu’ils soient plus ou moins expérimentés que toi, dans ta discipline ou dans une autre, qui pourraient justement t’inspirer.
Il est bon de se nourrir de l’enseignement d’autres enseignants pour :
- Se recharger
- Se laisser guider
- Puiser de l’inspiration, des idées
- Comprendre des concepts
- Faire le lien entre philosophie, corps subtils, anatomie, asanas …
- Reprendre conscience de son propre corps et comprendre nos blocages dans certaines postures
- Remettre en question ta méthode, tes croyances en faisant des recherches plus approfondies.
Une formation est un moment privilégié où on refait des recherches, où on approfondit, sans travailler en même temps. Car on le sait, l’enseignement du Yoga reste un métier comme les autres avec son lot d’administratif, de planification, de communication et … de routine. On n’a rarement le temps de suivre une formation en même temps ou alors, tard le soir sans réelle énergie.
Bref, participer à un 300h va nourrir ton corps et ton intellect et sera un réel vent de fraicheur dans ta pratique et ton enseignement.
2. Être à l’aise dans l’ajustement

Finies les mains molles qui effleurent sans réellement orienter l’élève, la peur de blesser ou les improvisations un peu hasardeuses. Un 300h permet avant tout d’asseoir ta posture de professeur de Yoga et d’amener tes élèves vers plus de confort et de progression dans leur pratique avec justesse. Des postures classiques au plus avancées, un 300h permet d’entrer en profondeur dans l’accompagnement des élèves en cours collectifs et privés.
Un ajustement doit :
- Permettre à tous les élèves présents d’entrer dans la posture à leur manière
- Soulager un élève en difficulté
- Apporter du confort
- Amener l’élève dans l’alignement qui est juste pour son corps
- Faire comprendre à l’élève, l’état de la posture et ce qu’il est censé ressentir dans celle-ci
- Amener ses élèves à la prochaine étape, vers une version plus “avancée” de la posture, en toute sécurité
- Etablir un lien de confiance entre l’élève et son professeur
Cependant, il est impossible d’enseigner ce qu’on ne pratique pas. Ici aussi, il faut bien l’admettre, en seulement 200h, on n’a pas le temps d’approfondir l’ajustement dans plus d’une dizaine de postures. Que ce soit par les mots ou par le toucher, il est pourtant important de réussir à donner les bonnes indications à un élève qui ne ressent pas la posture dans son corps, ou qui n’arrive pas à avancer dans sa pratique.
Il existe des grands principes dans l’ajustement : commencer par la base, ou les pieds, remonter jusqu’en haut du corps, accompagner un côté puis l’autre… On peut lire des livres et regarder des vidéos, mais sans s’entraîner, ni le pratiquer, il est compliqué d’emmener physiquement nos élèves dans la bonne direction.
En fonction des ajustements, il vaut mieux les expérimenter au sein d’une formation dédiée, sur des personnes consentantes et avec lesquelles tu pourras te tromper, réajuster, et recommencer encore et encore jusqu’à ce que je l’ajustement soit, sans jeu de mot : JUSTE.
3. Faire progresser tes élèves, et toi-même, vers des postures plus avancées par une meilleure connaissance de l’anatomie

Nous sommes tous arrivé.es un jour ou l’autre, à une limite dans notre pratique. Entre le sentiment de ne plus progresser, ou encore l’impression que notre corps n’est pas fait pour telle ou telle posture, nous ressentons tous une sorte de stagnation. Pourtant, la connaissance de l’anatomie nous permet de mieux comprendre ce qu’il se passe dans notre propre corps, savoir quel muscle renforcer ou au contraire étirer et pourquoi certaines douleurs apparaissent (hello le genou douloureux en lotus, merci l’anatomie de nous faire comprendre que cela vient de la rotation externe de la hanche :’))
Il peut également nous arriver d’être blessé, et une bonne maitrise de l’anatomie nous permet d’adapter notre pratique personnelle en toute sécurité.
On ne va pas se mentir, quand on ne vient pas du milieu médical, l’anatomie est souvent la bête noire des jeunes prof de Yoga et est mise de côté assez rapidement après la formation en général. Et pourtant, la compréhension des directions de mouvements et des fonctions musculaires et articulaires permet d’amener nos élèves vers des postures avancées grâce à des indications précises. Combinée à la connaissance des corps subtils, la maîtrise de l’anatomie adaptée au Yoga permet une plus grande logique dans le séquençage et la préparation vers les postures plus avancées.
De plus, on s’est tous déjà retrouvés devant un élève blessé, dont on ne connaissait pas les maux et pour lequel nous n’avions pas la bonne variation à proposer.
En somme, un module avancée en anatomie te permettra de mieux te connaître, de progresser, ainsi que tes élèves et surtout, d’être plus inclusif et de challenger tes élèves en toute sécurité.
4. Apporter de la méditation et des pranayamas dans un cours « classique »

Lors du 200h, rares sont les instants dédiés à la méditation, à sa pratique dans un premier temps, et plus rarement encore, à son enseignement. Nous sommes souvent habilités à encadrer un “retour” au calme mais ne sommes pas réellement habilités à guider une méditation.
Or, ce sont des outils qui suscitent énormément d’intérêt et de curiosité chez les élèves. Au départ, nous avons peur d’en proposer, par manque de connaissances certes, mais surtout par peur de les ennuyer, voire de les perdre. Mais au final, plus on les propose, plus les élèves en redemandent !
Pendant ton 300h, tu seras en mesure de mettre en place une pratique pérenne et solide de méditation et de pranayamas pour te sentir à même de les intégrer dans tes cours et dans tes ateliers. Ce sont également de formidables outils à intégrer en cours en entreprise sur des séances de Yoga sur chaise en période de stress intense.
En ce qui concerne la philosophie, tu pourras en apporter les préceptes, en étant à l’aise et confiant. C’est tellement gratifiant de démontrer à tes élèves par la philosophie que le Yoga, c’est tellement plus qu’une discipline sportive.
De plus, les élèves adorent repartir avec des connaissances plus approfondies, en allant plus loin que la seule pratique d’asanas. Ils sont curieux de l’histoire du Yoga, de comment cette discipline est arrivée jusqu’à nous et de comment l’appliquer dans leur vie de tous les jours.
Enrichir tes cours avec de la méditation, des pranayamas et de la philosophie sont autant d’outils pour fidéliser tes élèves et les rendre encore plus assidus.
5. Souvent économiquement plus intéressant et plus logique dans une démarche de formation continue

Quand on sort de formation, on a tendance à consommer des formations “à la carte”, sans liens les unes avec les autres ni fil conducteur, pour compenser le peu de temps passé sur les sujets clés.
On va essayer de puiser des connaissances auprès de plusieurs professeurs différents avec chacun une méthode qui leur est propre. Et comme on manque de temps on achète des formations en ligne, qu’on pense réussir à faire le soir et qu’on ne termine jamais. Du coup, on se retrouve souvent avec un gloubi boulga de connaissances sans réussir à les synthétiser et à les mettre en forme ensemble dans un style qui nous ressemble.
Au final, les formations accumulées coûtent vite cher (surtout quand on ne les termine pas) alors qu’un 300h va condenser jusqu’à 10 modules avec un prix avantageux car il y a un engagement de l’élève envers l’école. De plus, les écoles proposent régulièrement des facilités de paiement afin de rendre cette formation abordable.
Les dates des modules sont communiquées à l’avance et permettent de bien t’organiser avec tes cours et ta vie personnelle, et te permettent donc de pérenniser ton revenu.
La construction d’un 300h est effectuée avec logique et cohérence, dans une intensité graduelle. Par exemple, les enseignants vont mettre en pratique la théorie de l’anatomie pour l’appliquer au séquençage des cours vers des postures avancées ou un enseignement plus inclusif. De même que le module d’anatomie préparera logiquement à l’accompagnement par l’ajustement dans l’alignement des élèves dans les postures.
Des liens seront fait entre les enseignants principaux et les intervenants de manière à ce que tous les modules interagissent au service des uns et des autres.
Et si tu souhaites continuer à te documenter sur la formation, n’hésite pas à aller lire notre article sur « Formations de professeur de Yoga intensive ou longue, quel format choisir ? »
A très vite,
Perrine de la team The Good Flow