Les mythes du yoga #2 : Le yoga est-il une religion ?

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Dans cet article, nous allons tenter de répondre à la question « le yoga est-il une religion ? » : vaste sujet, complexe et dificile à traiter, mais on va quand même essayer ! 

Se déchausser, mettre les mains en prière, chanter des mantras, méditer, se recueillir ou encore terminer en savasana (souvent perçu comme une renaissance symbolique), il faut bien le dire, nos cours de yoga modernes gardent un caractère ritualisé peuvent donner l’aspect d’un culte dédié à une religion.

Certaines croyances circulent elles aussi autour de son caractère ancien, mystique et ses textes sacrés, alors comment savoir si le yoga est une religion ?

On entend souvent cette réponse : « C’est une spiritualité, pas une religion. » Mais est-ce vraiment aussi simple ?

Des racines profondément religieuses

Historiquement, le yoga est étroitement lié à des traditions religieuses en Inde. Dans l’Inde prémoderne, avant le 19e siècle, le yoga s’inscrivait dans une quête spirituelle essentielle : celle de la libération de l’âme (moksha) du cycle des réincarnations. Cette recherche de salut passait par une variété de pratiques, comme :

  • La méditation,
  • L’étude des textes sacrés,
  • Les austérités,
  • Les postures physiques,
  • Et parfois la dévotion à une divinité.

Ces pratiques s’intégraient à des courants religieux ou philosophiques variés : bouddhisme, jaïnisme, shivaïsme, Samkhya, Yoga Sutra, entre autres. Mais contrairement aux religions monothéistes que nous connaissons en Occident, le yoga n’imposait pas de dogmes rigides. Il s’agissait plutôt d’une orthopraxie (une pratique et un mode de vie) que d’une orthodoxie (une croyance figée).

Une transformation au fil des siècles

À partir du 19e siècle, le yoga a connu une profonde transformation. Avec son exportation vers l’Occident, des missionnaires hindous et des maîtres yogis ont simplifié ses enseignements pour les rendre accessibles à un public plus large. Parallèlement, en Inde, des réformateurs ont travaillé à « désacraliser » la pratique, en mettant l’accent sur ses bienfaits physiques et mentaux.

Dans les années 60, le yoga a été adopté par les mouvements New Age et la contre-culture, qui en ont fait une pratique spirituelle adaptée à leurs propres croyances. Puis, au fil des décennies, le yoga s’est popularisé comme une activité avant tout physique, souvent déconnectée de ses racines religieuses et ésotériques.

Religion ou simple bien-être ?

Aujourd’hui, le yoga postural contemporain est majoritairement perçu comme une pratique de bien-être, centrée sur le corps et l’esprit. Les pratiquants cherchent à se détendre, à réduire leur stress ou à renforcer leur santé, bien loin des objectifs spirituels des origines. Rares sont ceux qui montent sur leur tapis avec l’intention de trouver le salut de leur âme !

Même dans sa version sécularisée, avec ses rituels de silences, de chants et de recueillement, le yoga conserve une dimension presque sacrée, qui semble répondre à un besoin de réenchantement du monde.

Une pratique en constante évolution

Alors, le yoga est-il une religion ? Pas vraiment dans sa forme actuelle, mais il en porte toujours les traces. Né d’une quête spirituelle profonde, il s’est transformé au fil du temps pour s’adapter à des contextes culturels et à des attentes variées.