L’anatomie c’est souvent un love and hate chez les profs de Yoga.
Soit on a un coup de foudre au premier regard, on en comprend l’intérêt quasi immédiatement, souvent parce qu’on a eu un prof hyper pédagogue qui a réussi à nous transmettre une anatomie directement applicable dans le Yoga.
Soit c’est l’inverse, on a fait du « par coeur » juste pour passer notre examen, on démarre de tellement loin, sans aucun background scientifique, qu’on a fait marche arrière car la montagne était trop haute à gravir.
Le fonctionnement du corps humain est complexe...
... et il est impossible d’en comprendre toutes les subtilités pendant une formation 200h (si tant est que l’anatomie y soit présente 😉).
J’ai personnellement fait l’autruche pendant un sacré bout de temps, j’évitais l’anatomie en me disant que je pouvais très bien m’en sortir sans.
J’avais tort, depuis que je m’y intéresse et que je m’y forme, les choses ont bien changé. Dans ma pratique, d’abord, puis dans mon enseignement et dans la pratique de mes élèves, par effet boule de neige.
En tant que prof et éternelle élève, j’en avais assez de pratiquer sans comprendre, juste parce qu’on m’a dit que les postures devaient se faire dans cet ordre-là et pas un autre, qu’il fallait rétroverser le bassin ici, mais pas forcément là, sans expliquer pourquoi…
Je me posais sans cesse 1000 questions (et je m’en pose encore tous les jours) :
Pourquoi cette posture passe chez certains élèves et pas d’autres ?
Pourquoi je n’arrive toujours pas à réaliser des postures simples ?
Comment adapter ma pratique et celles de mes élèves aux blessures ou maux du moment ?
Quelles sont les sensations que je suis sensée ressentir dans les postures ?
Quel est le lien entre anatomie et énergétique dans ma pratique ?
Comment le Yoga agit sur mes systèmes : musculosqueletiques, nerveux, respiratoires, digestifs …
Ça c’est ce qu’il se passe dans ma tête, mais sur le terrain, pendant les cours,
la réalité était toute autre :
Je me suis souvent retrouvée dans des situations embarrassantes :
Un élève me fait part d’une pathologie musculaire dont je n’ai juste jamais entendu parler => poker face
Une élève me parle de quelque chose de « simple » comme une tendinite => je ne sais pas adapter ni à quoi c’est dû
Un élève a mal, grimace =>je n’ai pas d’option à lui proposer
Je n’arrive pas à expliquer les engagements nécessaires dans une posture => je perds mon élève
L’anatomie, par con côté médical, scientifique, scolaire, dense peut parraitre intouchable. Et pourtant.
L’étude de l’anatomie au Yoga a été un réel « game changer » :
J’ai passé un gap dans ma pratique. En comprenant les directions de mouvement principales dans les postures avancées, et par conséquent les muscles agonistes à renforcer et les muscles antagonistes à étirer, je me suis construit un plan d’entrainement plus intelligent et progressif.
Mes séquences sont devenues plus logiques et plus équilibrées permettant à mes élèves de progresser rapidement, en confiance.
J’ai gagné énormément de temps dans la préparation de mes cours.
Je suis plus inclusive, je ne panique plus à l’arrivé d’un élève blessé. J’ai à minima une idée de ce qu’il a et je peux adapter rapidement les postures sans perturber le reste de la classe ou laisser cet élève sur le carreau.
Mon enseignement est plus clair, plus pédagogique, j’apporte de la compréhension corporelle et physiologique dans l’exécution des postures.
